Le parc résidentiel en France est composé de maisons individuelles et de logements collectifs. La répartition de chaque typologie d’habitations est quasiment identique. Il existe légèrement plus de maisons individuelles si nous devions être exactes.
Autre donnée qui nous concerne davantage : 2 habitations sur 3 (collective ou individuelle) ont été construites avant 1970. Alors, quelles différences entre les bâtiments anciens et les bâtiments récents peuvent expliquer les problèmes d’humidité ? Quelle est l’origine de l’humidité dans les bâtiments anciens?
Bâtiments anciens et bâtiments récents
La période de construction
Les habitations dans lesquelles nous vivons actuellement se sont construites au fil du temps (il y a plusieurs siècles pour les habitations les plus anciennes).
A chaque époque, ses techniques de construction. Celles-ci ont évolué dans le temps tant pour les matériaux utilisés, que pour les moyens disponibles lors de la construction. Également, l’évolution des styles, des « tendances » et des attentes a fait avancer les techniques et a bousculé le savoir-faire.
Pour autant, on classe les constructions en 3 catégories dans le temps :
- Les bâtiments construits avant 1948
- Ceux construits entre 1948 et 1974
- Puis les constructions après 1974
Les bâtiments construits avant 1948 :
Qualifiés de « bâtiments anciens », il s’agit des constructions (et projets de constructions) datant d’avant la fin de la seconde guerre mondiale. Ces bâtiments sont caractérisés par l’emploi de matériaux dits « traditionnels » (tels que la pierre, la brique, le torchis, …). Ces matériaux étaient trouvés localement ce qui explique en grande partie nos spécificités régionales en matière de construction.
On y retrouve par exemple des maisons rurales, des immeubles bourgeois, des maisons de bourg.
Maison à colombage
Maison du bassin minier
Longère
Les bâtiments construits entre 1948 et 1974
Cette période, dite de construction d’ « après-guerre », correspond à une époque où la construction s’industrialise pour répondre à une demande de plus en plus importante. Durant cette période, le béton se généralise tout comme le parpaing.
Ainsi, les bâtiments ont tendance à s’uniformiser.
Ces nouvelles constructions conduisent à des dispositions architecturales qui ne sont plus toujours en lien avec les conditions climatiques rencontrées.
Maison des années 1960
Immeuble des années 1960o.
Les bâtiments construits après 1974
Il s’agit des constructions réalisées suite au premier choc pétrolier.
En 1974, la première réglementation thermique apparaît. Cette réglementation instaure de nouvelles règles de construction, notamment pour favoriser les économies d’énergie.
C’est pour cela que les bâtiments deviennent plus performants thermiquement : les parois des bâtiments reçoivent une isolation. Pour autant, le béton reste le matériau phare. Également, le double vitrage apparaît dans les années 1980.
Maison Cubique
Immeubles
Maison passive
Le parc résidentiel français est composé de bâtiments aux caractéristiques et performances variées. Pour les constructions nouvelles, l’évolution des connaissances et des réglementations permet de prévenir de nombreux problèmes que les bâtiments anciens rencontrent, et notamment la problématique d’humidité.
Avantages et inconvénients des bâtiments anciens.
Caractéristiques du bâtiment « ancien » | Caractéristiques du bâtiment « récent » |
---|---|
Constitué de matériaux locaux. | Construit avec des matériaux industriels (béton, brique ou parpaing). |
Construit en majorité avec des parois lourdes. | Matériaux plus légers utilisés. Épaisseur de paroi plus faible. |
Les murs peuvent être constitués de deux parements, et l’espace entre les deux parements est rempli de tout venant (cailloux, terre, débris de tuiles,…). | Mur en un seul tenant. |
La mise en œuvre a été réalisée selon un savoir-faire local et artisanal. | Mis en œuvre homogénéisé par les DTU (document qui définit les normes régissant le secteur du bâtiment en France) et autres obligations de construction. |
Les bâtiments anciens ont 2 avantages principaux :
- D’abord, ils ont été conçus de manière à s’adapter à leur environnement.
- Ensuite, ils assurent un confort l’été grâce au phénomène d’inertie (les murs épais conservent plus longtemps la fraicheur).
Et 3 inconvénients majeurs :
- Ils souffrent d’une grande sensibilité à l’humidité. Les matériaux constitutifs sont souvent poreux ce qui favorise le transfert d’humidité.
- En hiver, le confort thermique est très mauvais.
- L’étanchéité à l’air est quasi inexistante (problème au niveau des planchers, des fenêtres, de la toiture …).
La problématique d’étanchéité à l’air engendre le refroidissement rapide de l’air intérieur. Par contre, il assure un renouvellement important de celui-ci : pas besoin de système de ventilation mécanique à cette époque.
Pourquoi les bâtiments anciens rencontrent-ils davantage de problèmes liés à l’humidité ?
L’humidité dans le bâtiment « ancien »
Les remontées capillaires dans les maisons anciennes
Le phénomène de remontées capillaires, ou humidité ascensionnelle, fait partie des causes principales d’apport d’humidité dans les parois d’un bâtiment ancien.
En effet, de nombreuses maisons anciennes sont bâties avec des murs posés sur le sol, sans barrière pour éviter les remontées d’humidité. De ce fait, les fondations et les murs sont totalement intégrés dans le sol. L’humidité a un impact immédiat et permanent sur le bâti de la maison.
Le caractère poreux des matériaux de construction (en particulier ceux des bâtiments anciens, comme la brique ou la pierre) provoque un phénomène d’absorption capillaire. Cette humidité remonte alors au sein de la paroi.
Information : Même si les maçonneries utilisées sont peu sujettes à l’absorption capillaire (murs en granit par exemple), il n’en reste pas moins que le mortier utilisé pour les joints reste un matériau permettant la propagation de cette humidité.
Ce type de construction accroît les désagréments liés à l’humidité. Nous retrouvons dans les maisons anciennes toutes les causes « classiques » : condensation, moisissures, buée, …. auxquelles on ajoute la notion de phénomène d’électro-osmose (osmose-phorèse) : il s’agit d’une remontée capillaire accentuée par la pression osmotique pouvant atteindre une hauteur importante : jusque 3,5 mètres.
Dans nombre de situations, les phénomènes de remontées capillaires sont accentués par des rénovations inadaptées. Que ce soient des modifications urbaines ou rurales :
- Suppression des fossés de drainage,
- Revêtements extérieurs et intérieurs appliqués sur le sol étanches,
- Mise en place d’un système d’isolation inadapté,
- Utilisation de matériaux non poreux,
- …
Maisons anciennes et « infiltration » de l’eau de pluie
Ce phénomène physique est sensiblement le même que celui lié aux remontées capillaires.
En effet, lors d’épisodes pluvieux, le mur va absorber une partie de l’eau de pluie et augmenter son taux d’humidité. La capacité d’absorption de l’eau dans les parois va dépendre du type de matériau utilisé. On parle également de capillarité.
Certaines conditions accentuent ce phénomène notamment :
- Le passage de véhicules qui engendre des vibrations et provoque des fissures
- Des murs poreux qui ne sont plus à l’air libre (ouvrage maçonné).
- La plantation de végétaux devant un mur le privant de l’ensoleillement
- L’intensité de la pluie et la fréquence des épisodes pluvieux
- La force du vent (notamment les vents dominants) lors de pluie
- L’exposition de la façade.
- …
Rénovation thermique d’une maison ancienne
Lors de la rénovation d’une vieille maison, il est important de ne pas oublier que l’air à besoin de continuer à circuler. Attention car avec l’idée de limiter la consommation d’énergie (chauffage principalement), il est courant de chercher à rendre la maison étanche. Ainsi, l’air ne circule plus et n’est pas renouvelé. C’est à ce moment-là que les problèmes apparaissent car les simples activités humaines (cuisiner, sécher le linge, se doucher, ….) produisent de la vapeur d’eau. Cette vapeur se « mélange » à l’air jusqu’à sa saturation. Une fois l’air saturé en eau, la condensation et ses désagréments deviennent visibles. C’est pourquoi, pour éviter la saturation en humidité, il faut renouveler l’air.
Étanchéifier une bâtisse ancienne (isolation, changement d’huisseries, …) sans mettre en place un système de ventilation efficace est source de gros problèmes d’humidité et de pollution de l’air intérieur.
Important : Les murs de cave ne sont pas protégés de l’humidité extérieure. Ils sont donc naturellement humides. La température et le taux d’humidité (hygrométrie) sont généralement régulés naturellement via une ventilation naturelle, d’où l’importance de ne pas l’obstruer.
Evolution des règles techniques et la réglementation
L’évolution des règles techniques et la réglementation (DTU 20.1) amène à distinguer deux périodes de construction :
- Les maisons dites « anciennes », construite avant 1970
- Les maisons dites « récentes », construite après 1970
Cette distinction est liée à la mise en place obligatoire d’une coupure de capillarité lors de la construction (« barrière pour lutter contre la remontée d’eau dans les murs»).
Incidence des nouvelles règles de construction sur les maisons récentes
Depuis les années 1970, un vide sanitaire est très régulièrement érigé lors de la construction d’une habitation.
Le vide sanitaire est vertueux pour les constructions reposant sur des sols humides ou non imperméables. En effet, l’isolation du sol (espace tampon) limite les troubles liés à l’humidité (humidité persistante du sol, présence de nappe phréatique, voir inondation).
Ce vide sanitaire empêche l’humidité d’atteindre le bas des murs.
Pour autant, vous pouvez rencontrer ces situations :
- Moisissures
- Carrelage humide
- Condensation
- Mauvaises odeurs
- Mur humide
- Buée sur les vitrages, …
Pour ces différentes situations, il s’agit majoritairement de problématiques de condensation, d’infiltration ou de fuites de conduits.
Ces problèmes peuvent être la résultante de rénovation (changement de fenêtre…), de défectuosité des moyens de ventilations (VMC), d’une dégradation des surfaces (infiltration mur, …), …
Pour autant, les remontées capillaires naturelles ne sont pas à exclure. Il est possible de rencontrer des problèmes d’humidité à la base des murs (liés à la porosité des matériaux). Dans ce cas, l’humidité ne devrait pas monter au-delà de 20cm (par rapport au niveau du sol).
Une grande partie de ces problèmes est liée à des inattentions ou des défauts lors de la construction (voire une détérioration de certains éléments) : proximité d’une nappe phréatique non prise en compte, problème avec l’arase d’étanchéité, terrain marécageux, zone inondable, dégradation de l’étanchéité des fondations (problème de drain),…
Ce qu’il faut retenir face au problème d’humidité
Lorsque vous faites face à un problème d’humidité dans un bâtiment ancien ou même neuf, il est primordial d’identifier son origine. Rappelez-vous que le type de construction (souvent lié à période de construction) est un élément important à prendre en compte lorsque vous recherchez la cause. En effet, cette donnée peut orienter le diagnostic vers l’éventualité de problèmes de remontées capillaires (pour les maisons anciennes). Pour autant, il ne faut pas exclure d’office les autres origines possibles qui expliqueraient la présence d’humidité.
Pour aller plus loin :
«Pourquoi et comment assécher un mur avant sa rénovation?»
«Humidité dans votre maison les différentes causes.»
«Quelles sont les conséquences de l’humidité sur votre maison? sur votre santé?»
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