Lorsque vous faites face à des murs humides, vous savez que cette problématique doit être prise très au sérieux. D’une part car l’humidité a une incidence néfaste sur votre santé et votre bien-être. D’autre part, car l‘humidité détériore votre habitation. Elle accélère sa dégradation et donc dévalorise votre bien.
Pour faire face à ce problème, et quoi qu’on en dise, il existe peu de solutions sur le marché. Ces solutions sont plus ou moins répandues chez les artisans et à travers les réseaux de distribution (enseignes de bricolage, magasins de matériaux, sites e-commerce…). Pour autant, un nombre important de sociétés au « professionnalisme » parfois douteux les propose.
Nous ne pouvons que vous inciter à être vigilant lorsque vous faites face à ce problème. Renseignez-vous tant sur la solution proposée, que son adéquation avec votre problème. Renseignez-vous également sur l’entreprise qui vous la propose.
En effet, la peur et le désarroi que l’humidité provoque, peuvent amener à opter pour une solution « miracle ». Une solution qui pourrait, en plus de ne pas fonctionner, coûter bien trop cher. Cette solution pourrait également aggraver le problème ou le délocaliser sur un autre élément de votre habitation (l’humidité passe du mur au plancher par exemple).
Avis Clients sur le traitement de l’humidité des murs.
Il suffit de lire les avis sur Internet pour se rendre compte des mauvaises réalisations, des mauvais conseils voire des « arnaques » autour du traitement de l’humidité.
Il faut bien évidemment prendre beaucoup de hauteur à la lecture de ces commentaires. Des retours d’expériences qui peuvent être écrits sans prise de recul (à vif). Voire être rédigés par des concurrents soucieux de valoriser leur solution au détriment des autres. Bien évidemment, ce n’est pas parce que quelqu’un a eu une expérience malheureuse qu’il faut jeter la solution aux oubliettes. Il faut davantage prendre ces retours d’expériences comme des sources de réflexion avant de prendre une décision.
Traitement de l’humidité, retours d’expériences :
Vous pouvez facilement retrouver tous les extraits ci-dessous sur Internet, notamment au sein de forum.
Procédé géomagnétique :
» Je confirme le charlatanisme du procédé xxxx. J’ai fait installer cette boite « magique » en 2007 sur les conseils d’un architecte, pour ma petite maison au bord du Lac d’Annecy. La partie ancienne de la maison (années 1920) me pose problème : le mur présente de l’humidité qui remonte sur le mur jusqu’à 50 cm / 80 cm. xxxxx devait solutionner ce problème ! rien ! d’après le fournisseur je n’ai pas suivi les instructions d’ajout d’hydroment au ciment sur les murs, et mon mur est, d’après lui étanche (tout ceci avec une expertise à distance : mail et photos!…très fort cette boutique !). Ce qui est complètement faux: l’entreprise a suivi scrupuleusement le cahier des charges de xxxxx. Je ne sais plus comment solutionner ce problème …… »
Barrière chimique et résine d’injection :
» J’ai fait faire une barrière chimique par la société xxxx et la résine xxxxx il y a 10 ans. Au bout de 5 ans j’ai constaté de nouveau des peintures qui cloquaient. Le procès contre xxxx avance lentement, et je conseille donc d’abord de bien examiner la maison. Par hasard devant faire faire un puisard pour recueillir les eaux de pluie (obligation de la municipalité) les ouvriers ont constaté que certaines descentes pluviales étaient bouchées en sous-sol, et que l’eau remontait par les regards !! …. «
Extrait d’une émission France bleu Aquitaine ou Martine de Bordeaux rencontre de nouveaux problèmes suite à l’injection de résine.
Procédé d’électro-phorèse :
« J’ai une maison ancienne, qui est humide. Il s’agit de remontées capillaires. J’ai fait installer un boitier xxxxx de chez xxxxxx qui était censé assainir la maison en supprimant les remontées capillaires et en renvoyant l’humidité dans le sol. Mais ma maison est toujours humide. Dès que la maison reste, une journée, fermée, en rentrant, on sent l’odeur d’humidité. Cette installation n’ayant pas résolu mon problème, et m’étant fait arnaquer car il y avait une clause de résultat, mais l’entreprise qui me l’a installée m’a fait patienter en me disant que les résultats allaient arriver, mais cela jusqu’à ce qu’elle m’annonce qu’elle était en liquidation…… »
Le drainage :
« J’ai le même souci, le problème est encore en cours de réparation mais l’architecte ma clairement interdit d’injecter dans les murs de pierre, d’après lui perte d’argent, inutile, car il a trop de trous à boucher et le produit n’est pas efficace. Il pense à drainer par l’extérieur, mais ça sera en dernier recours car drainer une maison en pierre sans fondation est assez périlleux à faire. Donc ici il pense à me mettre des « styles de cônes » dans le mur qui serviront à extraire l’humidité dans le mur et l’aérer en même temps … reste plus qu’à tester et je croise les doigts pour que ça fonctionne. «
Sans exhaustivité, vous venez de lire un recueil de quelques insatisfactions rencontrés, de déboires subits suite à la réalisation de travaux. Essayons de comprendre d’où viennent les problèmes.
Humidité des murs et humidité de l’air.
Dans la gestion de l’humidité du bâtiment, il est important de faire la distinction entre le problème d’humidité dans les murs (que nous abordons dans cet article) et le problème d’humidité dans l’air. L’un n’empêchant pas l’autre, il est donc possible de faire face à ces deux types de problèmes pour une même habitation.
Par contre les origines de ces humidités sont très souvent bien différentes. La gestion le sera tout autant.
Avant toute décision, il est donc important que vous identifiez l’origine de l’humidité. Cela vous permettra d’avoir une première approche de solutions possibles et d’avancer sur la bonne solution.
Une ou plusieurs solutions pour un problème d’humidité ?
Les expériences montrent que si l’on vous propose plusieurs solutions pour un problème, vous devez être vigilant. Assurez-vous que chaque solution soit bien utile et nécessaire. Assurez-vous que le professionnel a bien identifié le problème et son origine. Et qu’il ne propose pas plusieurs solutions faute d’avoir trouvé le problème. Ou pire pour augmenter le montant de la facture…
Méfiez-vous lorsque l’on vous propose l’installation d’une VMC pour un problème de mur humide. Une VMC permet de renouveler l’air de la maison, elle n’a aucun effet sur un mur humide.
Autre exemple, l’utilisation de siphons atmosphériques pour un problème de ventilation de l’habitat n’aura aucun intérêt. Les siphons permettant d’assécher les murs, mais pas l’air….
Alors, avant toute intervention, il faut absolument identifier l’origine de l’humidité pour ensuite étudier la solution appropriée.
La barrière chimique : à faire faire par un professionnel qualifié.
La barrière chimique, aussi désignée par injection résine, est la solution la plus répandue.
C’est souvent cette solution qui vient en premier à l’esprit tant elle est présente sur le marché, communiquée et marketée. De nombreuses marques de produits existent.
Comment fonctionne l’injection de résine dans un mur humide ?
Les résines injectées ont pour rôle, soit de boucher les capillaires, soit de les hydrofuger. Ainsi, la barrière chimique permet d’intervenir sur les remontées capillaires.
Par contre, elle n’aura aucune efficacité sur le traitement des murs humides suite à un dégât des eaux (infiltrations, inondations, fuite d’eau…).
De manière pragmatique, des trous sont percés à la base du mur, le plus près possible du sol, afin d’y injecter une substance chimique appelée résine. Cette résine va contraindre l’eau à ne plus migrer vers le haut. Ainsi, la résine forme une barrière » de rétention de l’humidité. Les perçages suivent une ligne horizontale.
Selon le procédé, l’injection de produits imperméabilisants se fait sous pression ou par gravité. La durée d’injection dépendra du matériau et de la combinaison des substances chimiques utilisées. Cette méthode nécessite ensuite 12 à 24 mois de séchage avant de pouvoir remettre les murs en état.
Quelles sont les précautions à prendre en utilisant des résines d’injection ?
De nombreux facteurs doivent être pris en compte dans le choix de cette solution.
En effet, la résine d’injection doit être adaptée au mur à traiter. Les caractéristiques du mur à traiter ainsi que les propriétés de la substance chimique injectée impactent le diamètre des trous à percer, la profondeur des trous, leur inclinaison ainsi que les espacements entre chaque trou.
Aussi, la résine d’injection ne se choisit pas au hasard. Il est nécessaire de prendre en compte ses caractéristiques de viscosité, sa vitesse de polymérisation, sa composition,… En effet, la résine doit correspondre avec les caractéristiques du mur à traiter, dont notamment sa structure capillaire.
Enfin, il faut également déterminer la quantité à injecter pour que la barrière soit suffisante.
Un particulier qui souhaite se lancer seul dans cette tâche prend des risques importants. Notamment l’utilisation d’une composition non adaptée ou encore la fragilisation de la maçonnerie.
La prudence nécessite de faire intervenir une entreprise qualifiée. Cette entreprise analysera le mur et les fondations préalablement à toute injection. Elle identifiera leur composition et confirmera l’homogénéité des matériaux.
Ainsi, cette société adaptera la substance en conséquence si tant est que la résine est la bonne solution.
Principaux écueils sur les barrières chimiques :
1/ La résine d’injection peut être contraignante pour le bâti. Notamment, car elle nécessite soit de percer tous les 10 cm pour imprégner le mur de la résine chimique soit tous les 40 cm pour une injection sous pression.
2/ La barrière chimique est contre-indiquée pour les murs dont l’assemblage n’est pas régulier (pierre en quinconce par exemple), En effet, pour que l’étanchéité soit efficace, il est impératif que le liquide se répand verticalement et uniformément dans le mur.
3/ L’injection d’une barrière chimique ne fonctionne pas pour les murs non-homogènes (hétérogènes). Un mur homogène est constitué du même matériau. Un mur est non homogène lorsqu’il y a une utilisation de différents matériaux pour l’élever. On peut parler de mur « mixte » pouvant être constitué de pierre, de brique et de torchis par exemple. Le produit d’injection chimique ne sera pas opérant dans les murs hétérogènes.
4/ La résine n’est pas une solution pour les murs constitués de matériaux creux.*
5/ Il s’agit de produit chimique, soyez alerte sur la possible toxicité de certains composants.
6/ L’humidité n’est pas évacuée du mur, elle y est contenue.
Ainsi, les fondations peuvent « baigner » dans l’humidité, ce qui est susceptible d’engendrer une dégradation de celles-ci et/ou une migration de l’humidité sur d’autres éléments (tel que le plancher, le mur mitoyen, le mur de refend…).
Un autre effet possible, lié à la rétention d’eau dans les fondations, est la rupture de cette barrière sous la pression de l’eau. La barrière chimique « lâche » et permet à l’humidité de reprendre son chemin ascensionnel.
Exemple de dérive : Faute de pouvoir remonter, l’humidité sort en dessous.
7/ De part la création d’une barrière, il est nécessaire de traiter l’ensemble du mur, même la partie sèche pour éviter la migration transversale de l’humidité.
8/ La résine ne peut pas être une solution lorsque l’humidité remonte par le plancher (dalle béton par exemple). En effet, cette solution traite uniquement l’humidité ascensionnelle.
Cette solution, qui a fait ses preuves, doit donc absolument être maîtrisée par la société qui intervient. Soyez donc vigilent sur les conditions de vente (CGV) qui pour certaines spécifient une obligation de moyen SANS obligation de résultat. Une entreprise qui ne s’engage pas sur le résultat, ou qui ne réalise pas d’analyse préalable (prélèvement d’échantillons, étude des matériaux, …) peut laisser à réfléchir. Il est donc conseillé d’avoir quelques exigences auprès de l’applicateur, à savoir :
- Avant traitement du mur humide : Effectuez un carottage pour déterminer la composition de la paroi. Puis réalisez un essai d’injection afin de s’assurer de la bonne imprégnation des hydrofuges,
- Après traitement du mur humide : Réalisez un contrôle du bon assèchement du mur et du traitement des sels.
Siphons atmosphériques : une ventilation naturelle mais limitée du mur.
Cette solution (aussi appelée « procédé Knapen ») est adaptée pour le traitement des remontées capillaires dans les murs pleins en maçonnerie.
Mise en place du procédé Knapen
Des drains (souvent tubulaires) sont placés dans l’épaisseur du mur, à l’intérieur de trous normalement inclinés de 10° à 30° vers l’extérieur. Ces drains se retrouvent au-dessus de la zone à assécher afin de couper la remontée capillaire.
Les siphons attirant l’humidité du mur dans un certain rayon, il sera nécessaire d’adapter le nombre de siphons en fonction de la longueur du mur. Il est recommandé de placer 3 à 4 siphons par mètre linéaire uniquement sur la partie humide du mur. Contrairement à la résine, il n’est pas nécessaire de traiter la partie sèche du mur, car il n’y a pas de migration latérale de l’humidité créée par une barrière étanche.
Comment fonctionne le siphon atmosphérique ?
Le procédé d’asséchement, consiste à assécher le mur en augmentant la surface d’évaporation de l’humidité. En période chaude, l’air sec extérieur pénètre dans le siphon, attire l’humidité et l’évacue vers l’extérieur. En période plus froide, l’air sec de l’extérieur pénètre dans le siphon, se charge d’humidité, puis l’air se refroidit et l’humidité condense sur la partie inférieure du drain. Avec l’inclinaison, l’humidité s’écoule par gravité vers l’extérieur.
Cet échange d’air se réalise en continue et assèche progressivement le mur. Ainsi, le mur humide respire en permanence et s’assèche grâce à la ventilation naturelle. Cette solution écologique n’utilise aucun mélange chimique et ne dégage donc aucune émanation.
Différents modèles de siphons atmosphériques
Ce dispositif utilise des drains en terre cuite ou en plastique placés horizontalement à une profondeur égale aux deux tiers de l’épaisseur du mur et au-dessus de la zone à assécher ; dans tous les cas, ils seront en dehors d’une zone de rejaillissement.
A l’origine, le siphon atmosphérique était en terre cuite. On retrouve également sur le marché des siphons en céramiques ainsi qu’en thermoplastique. Quelle que soit la matière, les siphons permettront d’évacuer l’humidité en cas de remontées capillaires.
Limite d’utilisation des siphons atmosphériques.
Ces appareils apportent une solution simple et efficace dans la mesure où les remontées capillaires ne sont pas trop conséquentes. En effet, en cas de remontées capillaires importantes, ces appareils atteignent rapidement leur limite d’efficacité : l’air circulant ne se régénère pas rapidement et donc la circulation d’air n’est pas suffisante étant donné la quantité d’humidité à évacuer.
Ce procédé fonctionne pour les murs pleins, son efficacité sera très limitée dans des murs creux.
Les sels hygroscopiques contenus dans l’humidité peuvent obstruer les siphons lorsqu’il y a condensation. Il faut donc être vigilant pour assurer un passage continu de l’air sans obstruction.
L’Assécheur : une solution « couteau suisse ».
L’assécheur de mur est une évolution technologique des siphons atmosphérique. L’innovation apportée permet de combler certaines lacunes de la solution traditionnelle Knapen.
Principe de fonctionnement de l’Assécheur
Au même titre que les siphons atmosphérique, les Assécheurs de murs humides sont insérés dans le mur sans le traverser.
Munis d’une turbine, les Assécheurs brassent de manière continue un grand volume d’air assurant l’évacuation de l’humidité rapidement.
C’est pourquoi, grâce à la turbine, les Assécheurs assurent une déshumidification des murs même lorsque les siphons atmosphériques ont atteint leur limite d’utilisation.
A la différence des résines, cette solution est naturelle, elle n’utilise aucun produit chimique et évacue l’humidité du mur.
Domaine d’utilisation :
Alors que les siphons atmosphériques sont destinés à traiter les faibles remontées capillaires, les Assécheurs peuvent agir sur les remontées capillaires importantes.
Également, suite à un dégât des eaux, ceux sont les seuls appareils actuellement sur le marché qui permettent d’assécher le mur en profondeur.
Lorsque votre habitation a subit une inondation ou une infiltration, et avant de procéder à la rénovation, vous devrez vous assurer d’assécher le mur en profondeur.
Note : Les déshumidificateurs d’air industriel, aussi puissant qu’ils soient, ont pour vocation à faire diminuer le taux d’humidité de l’air. Leur action sur l’humidité des murs est faible à insignifiante.
Egalement, les Assécheurs sont utilisés en cave pour assécher les murs.
Avantages des Assécheurs :
Ces appareils permettent d’assécher tous les types de murs humides (quel que soit le matériau). Qu’ils s’agissent de murs pleins comme la brique, la pierre, le béton ou qu’ils s’agissent de murs creux tels que le parpaing, la brique creuse. Les Assécheurs vont évacuer l’humidité du mur. Les retours d’expériences montrent que cette solution permet de retrouver un mur sec en 2 à 4 mois en fonction de la composition du mur et son épaisseur.
Puisque l’Assécheur ne contraint pas l’humidité à rester dans le mur, mais qu’il l’évacue, cet appareil limite ainsi la pression qu’une solution de confinement (résine ou cuvellage) pourrait engendrer.
Limite d’utilisation de l’Assécheur :
De par la présence d’une turbine, on pourrait penser que l’Assécheur permet également de traiter la problématique d’un taux hygrométrie (le taux d’humidité dans l’air ambiant) trop important. L’Assécheur n’a aucun effet sur l’hygrométrie de l’air. Son action porte sur l’humidité des murs.
Les Expériences ont montré que l’Assécheur permet de traiter l’humidité de murs sur des chantiers ayant utilisé de la résine d’injection en premier lieu et n’ayant pas donné satisfaction.
Lorsque vous rencontrez un suintement continue des murs, les Assécheurs ne répondrons pas à ce problème. Il faut « couper » l’origine de l’infiltration avant d’envisager la pose d’Assécheurs. Aussi, lorsqu’une habitation rencontre des remontées de nappe phréatique créant un lit d’eau sur le sol de la cave (de quelques centimètres à plus d’un mètre), les Assécheurs n’apporteront aucune satisfaction. Préférez une pompe vide cave. Par contre si les murs sont humides, suite à cette remontée de nappe, alors les appareils seront utiles.
Drainage : vigilance au diagnostic et à la pose
Le principe du drainage :
Le drain permet de limiter les excès d’eau, notamment pluviale, qui peuvent se produire en pieds de murs. Il rend le sol plus perméable et ainsi, il préserve les fondations des effets de la stagnation d’eau.
La pose de drain permet finalement la collecte et l’évacuation de l’eau loin des fondations avant qu’elle ne s’infiltre dans la maçonnerie.
On retrouvera ce système notamment sur sols argileux ou sur des constructions situées en cuvette.
Types de drains :
Dans le parc immobilier dit « résidentiel », on retrouve principalement des drains : en terre cuite, en béton poreux ou en PVC rigide perforé. Les drains en PVC souple sont quant à eux réservés au milieu agricole.
La technique du drainage :
Le drain repose sur une couche de granulat de 5 à 10 cm d’épaisseur, puis il est recouvert de plusieurs couches de granulats. Au plus près du drain, on utilise un enrobage de cailloux de granulométrie 20/40 voire 30/60. Sur cette première couche, on ajoute une couche de gravier 10/20 puis une autre couche de gravillons 5/15. Pour terminer, on ajoute du sable puis de la terre de remblai (possibilité selon les artisans de placer la terre avant le sable ce qui n’aurait pas d’impact sur la qualité du drainage.
Sur certains terrains, le drain doit être protégé par un film géotextile. Ce film laissera passer l’eau et bloquera les impuretés qui pourraient bouger le drain.
Règles de mise en œuvre du drainage :
Pour qu’ils soient efficaces et ainsi éviter d’importants problèmes, leur mise en œuvre nécessite de respecter des règles strictes :
- Le diamètre du drain est défini selon la quantité d’eau à évacuer avec un diamètre minimum de 100 mm.
- Lors de la pose, il est fondamental qu’ une pente de 1% dite « pente d’écoulement » soit respectée (une pente de 1 cm par mètre linéaire).
- Les eaux collectées doivent être évacuées, souvent par un puisard (puit creusé), ou par un collecteur d’égout, ou via un épandage
- La configuration de la maison ainsi que son environnement immédiat définiront l’emplacement du système de drainage.
- La nature du sol a également son importance : attention au mouvement de terrain, au sol perméable, au terrain qui gonfle ou se rétracte
Dans les cas les plus habituels, le drain s’installe le long des fondations. Il est alors possible de le laisser courir sur le rebord de la semelle ou à côté de la semelle, la première solution étant préférable.
Dans certains cas, des adaptations doivent être mises en place, notamment lors de la présence d’une terrasse, d’un trottoir, d’une dalle béton, …. : le drain doit être éloigné du mur.
Tous ces paramètres en font une solution à mettre en place par des professionnelles. Préalablement à sa mise en place, ils poseront le diagnostic et détermineront s’il s’agit de la solution adaptée
Avantages et inconvénients du drainage :
Cette solution permet d’évacuer rapidement le surplus d’eau de pluie pour éviter une stagnation au niveau des fondations. Elle peut donc être très efficace pour limiter les infiltrations sur les murs de fondation. Par contre, pour mettre en place le système de drainage, il faut mettre à nu les fondations, donc y avoir accès et ne pas les endommager.
Le drainage peut être envisagé que s’il est possible d’évacuer efficacement les eaux collectées.
Une mauvaise installation d’un drain extérieur peut causer des dégâts supplémentaires comme un taux important d’humidité dans un bâtiment en apportant davantage d’eau. Il en est de même si le drain est obstrué, trop proche de l’habitation, détérioré par la végétation….
L’installation d’un drain doit souvent être complétée par un traitement de surface. (Solution qui imperméabilise les surfaces poreuses ou fragilisées).
Important : l’efficacité d’un système de drainage en cas de remontées capillaires est très limitée. En effet, l’humidité remonte du pied des fondations dans le mur et comme le drain est installé en périphérie de la maison, il ne protège que le mur de soubassement. Ce qui fait que, le drainage est rarement une solution pertinente pour le traitement des remontées capillaires.
Cuvelage : une solution qui mérite réflexion.
Principe du cuvelage :
Le cuvelage permet de bloquer le passage de l’eau grâce à l’application d’un revêtement étanche (superposition de différents matériaux) sur une paroi (mur ou sol) .
Sa mise en place rend la paroi « hermétique ». On parle de « caisson étanche ».
La paroi peut être en parpaing (agglo), en pierre (moellon), en brique, en béton,….
Ainsi, cette protection hermétique, résistante à la pression de l’eau, permet de lutter contre les infiltrations et les fuites d’eau. C’est pourquoi, cette technique est couramment utilisée pour transformer une cave en pièce de vie (en chambre par exemple).
Cuvelage intérieur ou cuvelage extérieur :
Le cuvelage extérieur :
Le cuvelage extérieur est le plus efficace. Il s’attaque directement à la problématique d’infiltration avant que l’humidité ne rentre dans le mur. La face externe de la maison est étanche, ainsi les infiltrations sont évitées.
Cette technique est davantage mise en œuvre sur les maisons neuves, car elle est mise en place lors de la construction. Pour les logements en rénovation, cette solution pourrait également être mise en place. Par contre elle demande beaucoup d’effort et un budget important, c’est pourquoi on lui préfère le cuvelage intérieur.
Le cuvelage intérieur :
Le cuvelage intérieur est le plus répandu. Notamment, car sa mise en place est plus simple, plus rapide et souvent bien moins coûteuse. Par contre, le cuvelage intérieur n’empêche aucunement l’humidité d’imprégner les murs. Il permet juste de ne pas laisser l’humidité traverser la paroi désormais étanche.
Réalisation du cuvelage :
Cette opération d’imperméabilisation nécessite à appliquer une superposition de couches (deux à trois couches selon le cas) d’un ciment ou d’un enduit ou d’une résine hydrofuge sur l’ensemble du mur. Une sous couche (couche d’accrochage) permet de garantir une meilleure adhésion.
Préalablement à l’application du revêtement étanche, il est nécessaire de nettoyer, dépoussiérer voire décaper les parois ainsi que de reboucher les trous et fissures
Une vigilance accrue doit être portée sur les différentes jonctions des murs qui restent les principaux points faibles. En effet, le cuvelage doit être continue entre le sol et le mu et entre les différents murs pour garantir une étanchéité totale.
Avantage du cuvelage :
Grace au cuvelage, vous pouvez aménager une cave en pièce à vivre. Vous pouvez également évincer l’humidité d’un sous-sol victime d’infiltration, de ruissellement, ou de remontées de d’une nappe phréatique.
Limite d’utilisation et inconvénient du cuvelage :
Après avoir cuvelé en extérieur ou en intérieur, il n’est plus possible d’intervenir sur les parois au risque de créer des zones d’infiltration. Les travaux d’aménagement ne sont donc plus possibles sur les parties cuvelées.
Suite à un cuvelage intérieur, le mur peut s’apparenter à une éponge constamment imbibée d’eau. Une eau qui soit stagne soit cherche à sortir là où le cuvelage n’est pas présent. En effet, en empêchant l’eau de sortir, elle risque de s’élever plus haut, d’atteindre le rez-de-chaussée et ainsi créer de nouvelles pathologies. C’est pourquoi on dit que souvent ce dispositif ne fait que déplacer le problème.
Cette solution peut faire augmenter la pression sur les murs et aggraver le phénomène.
Le cuvelage est une intervention complexe et coûteuse qui nécessite une expertise approfondie et l’utilisation de produits professionnels plus ou moins chimique.
Important : Dans certains cas le cuvelage n’est pas suffisant pour arriver à résorber les problèmes d’humidité. Il est nécessaire d’associer un système de traitement du sol (drainage vertical en pied de mur, le drainage intérieur périphérique ou l’encailloutement drainant au sol.)
6 réflexions au sujet de “Traitement de l’humidité – Solutions – Déceptions – Arnaques”
BONJOUR ET MERCI pour toutes vos précisions détaillées et claires. Merci également pour vos solutions. Cordialement
Oui, le cuvelage est une intervention complexe et coûteuse qui nécessite une expertise approfondie. Merci pour le partage.
Merci pour cet article approfondi sur les différentes solutions pour traiter l’humidité des murs. Vous avez clairement mis en lumière les défis associés à ce problème complexe, ainsi que les pièges potentiels liés aux différentes méthodes disponibles.
Je suis particulièrement intéressé par votre analyse sur les limites des diverses solutions, comme les barrières chimiques, les siphons atmosphériques, le cuvelage. Vous avez mentionné les avantages et les inconvénients de chaque méthode, ce qui est très utile pour les propriétaires cherchant à comprendre les meilleures options pour leur situation spécifique.
Ma question est la suivante : parmi les méthodes que vous avez décrites, y a-t-il une solution que vous recommanderiez spécifiquement pour les maisons anciennes avec des murs en pierre, et pourquoi ? Cela pourrait aider ceux qui se trouvent dans cette situation particulière à faire un choix plus éclairé.
Pour ce qui concerne les maisons en pierre, ou d’un autre matériau d’ailleurs, avant de mettre en place une solution (quelle qu’elle soit), il est important de diagnostiquer l’origine de l’humidité. À partir du moment où l’origine est identifiée, la décision sera plus simple.
Comme vous l’indiquez, les propositions disponibles sur le marché sont nombreuses et chacune a ses limites : solution naturelle ou chimique, barrage à l’humidité ou évacuation de l’humidité,…
Notre position pour les maisons anciennes est la même que pour les maisons moins anciennes.
Pour une maison qui souffre d’humidité dans le mur, après diagnostic et réparation de toute origine accidentelle de cette humidité, nous préconisons à nos clients notre solution L’ASSECHEUR (dans 98% des situations). Et quand nous ne la préconisons pas, c’est que nous savons que le problème est soit ailleurs (humidité de l’air), soit qu’il y a des travaux à effectuer en amont de la pose d’Assécheurs (pompe vide cave pour une remontée de nappe phréatique par exemple).
Nous la préconisons pour une raison principale : Les équilibres de construction ne sont pas bons à modifier. La « transpiration » ne doit pas être obstruée, mais accompagnée. Les murs anciens ont besoin de respirer. On parle de « perspirance » des murs anciens. Nous sommes donc favorables à éviter de mettre en œuvre toute solution qui bloque ou tente de bloquer l’humidité dans le mur.
Bonjour, pour ma part je ne trouve aucune solutions dans toutes ces méthodes, mes murs sont fait en 3 partis 60cm de large 2 pierres séparés avec de la terre ou du remblais méthode utilisée dans les Bouches du Rhône . L humidité se trouve essentiellement à une hauteur de 1.50m et remonte jusqu’au plafond et de grandes tâches d humidité toujours les mêmes zones et à chaque pluie cévenol,j ai vu des professionnels je leurs indiqué que cela pouvait provenir du toit puisque à la base du mur il n y a pas d humidité mais personne n y croit ayant un appartement au dessus ,mais de la façon où les murs son construit l eau peu s infiltré est descendre au point bas qu en pensez vous en remerciant
Bonjour,
Pour pouvoir vous répondre, j’aurais besoin de plus d’informations sur la construction.
Je vous invite à nous contacter par téléphone afin d’approfondir votre problème.